Quelque part en 2016, j’ai fait la découverte du blog et de la newsletter de Tim Ferriss. (Notez l’URL efficace de son site: tim.blog. Zut, c’est donc de sa faute si l’adresse n’était plus disponible… 😀 ) C’est en le lisant que l’idée de la “Fable des Deux Chasseurs” est née.

Maintenant que je me repenche sur la question, il s’avère que l’histoire mise en avant par Tim Ferriss n’est pas tout à fait celle qui s’est finalement retrouvée dans ma Fable à moi. Dans cet article de son blog (point #13), on peut voir que les chasseurs de Tim sont des lions [les miens sont des hommes de la Préhistoire], ses rats sont des mulots et ses gazelles des antilopes. Par ailleurs, ce n’est pas une histoire que Tim raconte – il fait seulement une analogie (s’inspirant à son tour des écrits d’un politicien américain) pour illustrer la manière dont il s’efforce d’utiliser son temps et son énergie à bon escient.

Néanmoins, je me rappelle qu’en rencontrant cette analogie dans mes lectures, je me suis dit qu’elle ferait un excellent sujet pour un texte – un poème, un rap. C’était sans doute fin 2016. J’ai noté l’idée sur mon Google Keep, je suis parti courir, et je suis rentré avec les premières phrases du texte:

“C’est l’histoire de deux gars, deux dégaines redoutables, déguisés avec des peaux – un accoutrement valable à l’époque de la Préhistoire (c’est là que nous nous situons). Ils ont faim, ils ont froid, des grottes en guise de maisons.”

C’était avant que je ne mette en place une quelconque stratégie pour écrire avec régularité. Ce début de texte est donc resté longtemps “au frigo” – attendant que je me repenche dessus à l’occasion.

Il a ensuite bénéficié d’un boost incroyable lorsqu’en juillet 2018, j’ai décidé que j’écrirais dorénavant au moins une ligne de texte par jour – la “ligne” étant définie ici comme toute unité linguistique non nulle présentant un caractère poétique (rime, allitération, rythme) intéressant. Je me revois au volant de ma voiture, ou en train de courir dans les rues de Limal, en train de réciter dans ma tête le début de la Fable, et de l’allonger peu à peu d’un mot puis d’un autre, d’une strophe puis d’une autre.

Apparemment, c’est comme ça que fonctionne mon inspiration: une fois que j’ai décidé d’un sujet précis sur lequel je désire écrire, que je sais où je veux que mon texte m’amène, et que je mets en place une stratégie pour écrire de manière régulière… les choses vont soudainement très vite! (Dit comme ça, j’ai l’impression que ça ne doit pas être que moi… 😀 )

En octobre 2018, j’avais une première version finalisée de mon texte. Je l’ai présentée sur une petite scène à Namur, à l’occasion de l’ouverture du bar “Chez Juliette” (Juliette est l’épouse de mon ami Val, et c’est ce dernier qui m’avait proposé de participer à l’animation artistique et musicale de la soirée). Pour m’accompagner, j’avais mes amis Val et Gilles à mes côtés, respectivement au ukulélé et à la basse. Pour ma part, j’ai d’abord tenté de plaquer quelques accords de synthé en même temps que je récitais mon texte, mais ça n’a pas été concluant. Je ne connaissais pas encore mon texte par cœur, et après un faux départ, j’ai préféré abandonner le synthé et me tourner vers une version écrite de mon texte.

Même si le public était modeste ce soir-là, j’ai entendu et reçu quelques retours très enthousiastes. Sur la scène rap contemporaine, le format narratif de la Fable avait quelque chose d’original. Ca m’a motivé à bosser encore un peu plus mon texte, qui s’est vu rallongé de quelques lignes:

Le Chasseur de Rats, chers amis, c’est la Fourmi proverbiale – ce qui ne signifie pourtant pas que l’autre serait la Cigale. Non la Cigale, dans notre histoire – la Préhistoire, vous vous souvenez – n’aurait pu ni manger, ni boire. Elle serait morte avant de chanter.

[Etc., jusqu’à la référence à Jean de La Fontaine]

En décembre 2018, ma Fable était terminée. Je l’ai notamment présentée à ma famille, réunie à l’occasion de la fête de Noël. Je la connaissais effectivement par cœur entre-temps. C’est con, mais ça m’a ému de réciter ma Fable dans ce contexte. J’ai vu les réactions positives. “C’est toi qui as écrit ça?!” Ca m’a motivé d’autant plus.

Depuis, j’ai écrit d’autres Fables, car le format m’inspire et m’a l’air prometteur. Au moment d’écrire ceci (en juillet 2019), je pense néanmoins que ma “Fable des Deux Chasseurs” est la seule que je connaisse déjà vraiment par cœur à ce jour. C’est aussi pour ça que c’est la première que je choisis de partager ici… 🙂

Du coup, j’ai le texte, qui est chaud d’écrire la musique?! 😀